Aeonium calderense

Avant de faire l'objet en 2023 d'une publication dans une revue de botanique, l'Aeonium calderense était le sujet d'interminables et souvent creuses controverses. Bjørn Malkmus-Hussein l'avait nommé en 2002 mais sans le décrire suivant les règles de l'art. Sa description était en tous les cas déjà claire et Octavio Arango s'en est largement inspiré  De notre côté nous ne doutions ni de son existence ni de sa singularité puisque nous l'avions rencontré à de nombreuses reprises ! Nous essayons dans le descriptif ci-dessous de vous le présenter à notre manière. Et si vous souhaitez faire plus ample connaissance avec lui, n'hésitez pas à adopter ce joyau de l'île de La Palma. À condition de pouvoir lui offrir ce dont il a besoin parce que sa culture est un peu délicate.

La flore de La Palma est riche et complexe. Le genre Aeonium en est une bonne illustration : plusieurs espèces peuvent se ressembler suivant leur contexte de croissance et de nombreux hybrides botaniques entre elles contribuent à brouiller les cartes. D'autre part, il est fort possible que de nouvelles espèces non encore décrites se cachent et qu'elles soient pour l'heure confondues avec d'autres déjà reconnues.

Dans cet univers riche, extrêmement beau mais compliqué, les botanistes tentent depuis plusieurs décennies d'y voir plus clair et Bjørn Malkmus-Hussein a contribué de manière notable à cet effort. Il a notamment nommé et décrit l'Aeonium calderense qui jusqu'à lui était considéré comme un Aeonium davidbramwellii.

Sur le point de la ressemblance avec A. davidbramwellii, il nous semble que la confusion est assez facile à éviter. De manière habituelle calderense a des rosettes moins larges et plus nombreuses et son développement est plus important, notamment plus haut. À nos yeux la couleur du feuillage aide à la distinction in situ : l'Aeonium calderense a une couleur glauque qui prend rapidement des tons orangés à l'approche de l'été. De son côté, davidbramwellii a des tons plus bleus et des rosettes de plus grande taille et moins nombreuses.

Attention ! En culture, ces nuances sont beaucoup moins faciles à repérer. En effet, la difficulté de reproduire des conditions similaires à celles de La Palma rend les caractéristiques de chaque espèce moins manifestes au point qu'un regard non-averti pourra plus facilement les confondre.

Il reste un critère déterminant pour la distinction entre les deux espèces mais vous devrez vous munir d'une loupe pour le vérifier : l'Aeonium calderense a un feuillage totalement glabre (et souvent granuleux) alors que l'A. davidbramwellii porte des feuilles légèrement pubescentes. Cette caractéristique ne doit pas être confondue avec les cils qui bordent les feuilles. Ce point ne peut pas être discriminant pour reconnaître les espèces puisqu'autant davidbramwellii que calderense ont des feuilles plus ou moins ciliées suivant le contexte.

Comme nous l'avons déjà évoqué dans cette description, il n'est pas facile de donner à l'Aeonium calderense des conditions de culture qui se rapprochent de celles du milieu. À défaut de lui offrir un contexte idéal, cette espèce réussira fort bien en culture si vous respectez ce minimum vital : un arrosage sporadique en période de croissance et quasiment nul en été ainsi qu'une bonne ventilation de l'endroit où vous décidez de le placer. Quant au substrat, il devra être particulièrement drainant et donc un peu plus minéral que pour le plus grand nombre des espèces d'Aeonium.