Aeonium subplanum

C'est sur l'île de La Gomera que l'aeonium sublanum se cache. Mais vous ne le trouverez jamais sur les pentes les plus ensoleillées parce que les ardeurs d'un soleil estival ne lui conviennent pas : elles brûleraient ses feuilles aux couleurs aussi fraiches que tendres. Il se niche plutôt dans des sous-bois du nord de l'île et, à la limite, dans quelques recoins du sud dès lors qu'il peut s'abriter sous l'ombre du pin des Canaries. Les aiguilles de l'arbre qui jonchent le sol constituent alors un paillage qu'il apprécie au moment où la sécheresse atteint même les endroits les plus protégés. C'est d'ailleurs de là qu'il tire son nom de subplanum: la couche humifère constitue son domaine. Mais si vous préférez l'appeler du nom de 'latifolium', vous insisterez alors sur la largeur de ses feuilles.

L'aeonium subplanum tient son charme de son irrégularité. Bien sûr, il a la rosette caractéristique du genre et on ne peut pas le prendre pour autre chose qu'un aeonium. Mais ses feuilles spatulées qui se terminent comme un cœur nous le font aimer. Comme tout canariense qui se respecte, ses tendres rosettes sont à l'opposé de l'épaisseur orgueilleuse d'un nobile. Alors que sa forme toute aplatie rappelle le tabuliforme, il en refuse la symétrie trop parfaite. En ce sens, il rappelle l'aeonium glandulosum mais il est encore plus rebelle que ce dernier. La perfection pour lui se loge dans la diversité des formes sur un même sujet.

Notez que l'aeonium subplanum rejette facilement, produisant de nouvelles rosettes à sa base. Si vous les laissez, ce que nous vous conseillons, elles auront tendance à rester de petite taille. Si vous en prélevez pour faire une bouture, vous aurez de bonnes chances qu'elles se développent de la même manière que le pied-mère.

Vous placerez l'aeonium subplanum un cadre similaire à celui des autres canariense en veillant peut-être à garder pour lui des coins encore plus frais.