Aeonium 'Voodoo'

L'idée qu'a eue Jack Catlyn d'hybrider "Zwartkop' avec undulatum était déjà excellente en soi. Cette espèce botanique bénéficie de plusieurs atouts de choix : une très grande taille, des rosettes elles-mêmes très larges, une belle résistance au froid pour un aeonium et une capacité de porter plusieurs tiges dès la base de la plante. Ça valait vraiment la peine, par une hybridation avec le cultivar aux couleurs les plus sombres, de tenter de donner à un nouvel hybride de telles qualités.

L'expérience a réussi. L'histoire ne dit pas combien de nuances Jack Catlin a pu obtenir par ses essais. Probablement comme pour toute hybridation bon nombre de plants sans intérêt particulier, d'autres qui étaient exactement comme undulatum et d'autres encore qui ressemblaient davantage à 'Zwartkop'. Et au milieu de tout cela deux sujets qui sortaient du lot ont été retenus par l'hybrideur : l'un qui fut nommé 'Cyclops' en raison de son large coeur vert et l'autre, celui qui nous intéresse ici, qu'il nomma 'Voodoo'.

Ils ont beau se ressembler, 'Cyclops' et 'Voodoo' ne peuvent pas être confondus pendant longtemps. Chez les plants de petite taille les nuances peuvent rester discrètes et difficiles à percevoir pour un non-averti. Leur croissance respective met progressivement en lumière les caractères propres à chacun :

- Port de la plante : 'Cyclops', même s'il peut devenir assez grand, n'est pas aussi élancé que son frère. 'Voodoo' produit une tige d'une incroyable vigueur et s'élance sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter. D'autre part, 'Cyclops' est un peu plus généreux que 'Voodoo' en termes de ramifications même si ni l'un ni l'autre ne le sont vraiment.

- Couleur, taille et forme de la rosette : chez 'Cyclops' le vert et le pourpre, parfois presque le noir, sont le plus souvent bien clairement délimités. Même au cœur de l'été le centre de la rosette reste bien vert et il forme comme un œil très caractéristique de ce cultivar et qui justifie le beau nom qu'il a reçu. 'Voodoo' de son côté peut devenir plus sombre sur la quasi intégralité de ses rosettes et les nuances de vert, au lieu de rester confinées au centre, forment comme des nervures qui traversent les feuilles, nervures devenant progressivement plus foncées jusqu'à se fondre dans le pourpre ou le noir. Les rosettes de 'Voodoo' sont très larges et bien déployées quand 'Cyclops' garde les siennes plus serrées. En ce sens 'Voodoo' a davantage hérité d'undulatum que son frère.

Même s'il vous fait terriblement envie, n'essayez pas d'adopter l'aeonium 'Voodoo' si vous ne pouvez pas lui donner une très grande place. De l'espace en hauteur bien sûr vu la taille de la plante, mais aussi de l'espace en largeur pour que l'air et la lumière l'atteignent de toutes parts.